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L’importance et les impacts du feedback

Le feedback est un outil puissant qui devrait toujours être mis au service de la motivation et de l’apprentissage. Son importance est capitale pour guider, accompagner et encourager, dans toutes les sphères et à tous les niveaux. Comme on le retrouve d’ailleurs de manière très naturelle dans l’éducation et les apprentissages des enfants.

Du cerveau à la culture d’entreprise
Un feedback positif va activer le circuit de la récompense (circuit dopaminergique). En gros, il y a une libération de dopamine dans le cerveau. Non seulement c’est agréable mais cela renforce l’action, le comportement ou l’attitude valorisée. Cela incite donc la personne à répéter ce qui a été valorisé. Un feedback positif, peut être aussi simple qu’un merci beaucoup ou un bravo pour … cette présentation, cette analyse etc…
Lorsqu’il est sincère et spécifique, il renforce la perception des compétences et des qualités. Et on peut dire qu’en matière d’estime de soi, l’impact d’un feedback positif est puissant.
À long terme, la pratique du feedback positif peut même contribuer à ramollir certaines croyances limitantes et à ancrer une image de soi plus positive et solide. Mais au-delà de l’aspect individuel, sa pratique renforce les liens et le sentiment d’appartenance.
C’est donc un élément clé d’une culture d’entreprise attendue en 2025.

Feedback perçu négativement
Par contre, si le feedback est “négatif”, ou perçu comme tel, le cerveau réagit de manière quasi automatique. Il va traiter l’information comme une menace sociale et la menace sociale extrême c’est l’exclusion. On n’ est don pas très loin du licenciement...
Quand le vent de la menace souffle dans le cerveau, c’est l’amygdale qui va lancer l’alerte avec une réaction en chaîne de l’hypothalamus et de l’hypophyse qui génère du cortisol et donc du stress.
Le problème du stress, c’est qu’il fait baisser l’activité du cortex préfrontal, qui est entre autres, le siège de la réflexion, de la prise de recul, de la remise en question et de l’intégration d’apprentissages.
Si on peut affirmer que le stress diminue la réflexion, la prise de recul et les apprentissages de manière générale; on ne peut pas affirmer que tout le monde va vivre un feedback “négatif” avec le même niveau de stress, ni que les réactions seront les mêmes pour tous les individus.

Réactions et biais
Les réactions sont bien sûr corrélées au feedback lui-même, mais aussi à la personnalité et à l’estime de soi. Quelqu’un avec une estime de soi élevée mais fragile se remettra difficilement en question et se montrera défensif (refus, justification, minimisation etc).
Quelqu’un avec une estime de soi faible ne verra pas le stress bloquer totalement sa remise en question. Et le risque d’une estime de soi encore plus faible avec des ruminations est réel. Comme dit plus haut, les réactions lors d’une menace sociale sont automatiques et donc souvent inconscientes. Elles peuvent ainsi venir avec leur lot de biais cognitifs…
Parmi eux, on peut compter le biais de négativité qui va accorder plus d’importance et de poids aux éléments négatifs du feedback et minimiser voire occulter le positif. Il y a aussi le biais de confirmation qui vient justement confirmer des croyances préétablies de la personne comme ; je suis nul.le, je ne suis pas fait.e pour ce métier, je ne suis pas digne de confiance, je suis maladroit.e etc…
On retrouve aussi le biais Dunning-Kruger qui concerne souvent une personne avec peu d’expérience qui surévalue ses compétences et va donc trouver le feedback injustifié. Et enfin, le biais d’attribution qui est aussi une manière défensive de répondre au feedback en cherchant systématiquement des facteurs externes à la problématique. Bien que parfois des facteurs externes méritent d’être connus ou rappelés… Enfin, il y a aussi des sensibilités culturelles dans lesquelles je ne vais pas m’aventurer…..

Comment donner du feedback
 Avant de donner un feedback qui se doit d’être honnête, bienveillant mais non complaisant, juste, factuel et non personnel; posez-vous la question de savoir qui est la personne en face de vous.
Si ce que vous allez lui dire menace un ou plusieurs piliers du modèle SCARE de David Rock (SCARF en anglais), il y a des chances pour que votre feedback suscite une défense émotionnelle. 
  • Statut : Comment suis-je par rapport aux autres ?
  • Certitude : Ai-je le contrôle de la situation ?
  • Autonomie : Suis-je libre d’agir ?
  • Relation : Ce feedback menace t-il mon appartenance ?
  • Equité : Est-ce juste ?
Et puis le moment et le contexte dans lequel un feedback est donné ont aussi leur importance.

Pour ce qui est de tous les feedbacks positifs, allez-y sans modération !
Et vous ? Reçu ou donné, de quand date votre dernier feedback ?